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Avec Survcoin, les cryptomonnaies au secours du climat

Avec l’application Survcoin, l’utilisateur est payé en cryptomonnaies lorsqu’il recourt à des modes de mobilité douce. Une manière de mettre les devises alternatives au service de la lutte contre la crise climatique. 

Une nouvelle mouture de l’app a pour ambition d’inciter les quelque 800 employés communaux de la ville de Differdange à recourir à la mobilité douce.
Une nouvelle mouture de l’app a pour ambition d’inciter les quelque 800 employés communaux de la ville de Differdange à recourir à la mobilité douce. © PHOTO: Shutterstock

«On sous-estime à quel point l’argent conventionnel nous maintient piégés dans les énergies fossiles», considère Jean Lasar, le créateur de l’application Survcoin, dont le principe est de recourir aux cryptomonnaies pour lutter contre la crise climatique. Une ambition «un peu folle», admet-il lui-même. 

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En partant de cette idée, Jean Lasar crée en 2017 une ASBL, “Climate Action Blockchain”, dans le but d’explorer le potentiel des devises alternatives dans le cadre de l’action climatique. «Si on arrive à faire émerger, ne serait-ce qu’à titre expérimental, une monnaie où la création de valeur associée à celle-ci est une contribution à la décarbonation, alors on a déjà un petit levier pour remettre en question l’argent conventionnel comme principe d’organisation de la société», explique Jean Lasar. 

© PHOTO: D.R.

Une première mise en œuvre pratique a lieu en 2019 dans les communes du sud du Luxembourg et leur système de vélos en libre-service Vel’Ok. L’application Survcoin met alors à disposition de son usager un wallet au sein duquel est versé un survcoin pour chaque kilomètre effectué à l’aide d’un des vélos en question. Ces survcoins peuvent ensuite être dépensés chez les commerçants locaux participants. 

De Vel’Ok à MobiDiff 

Le projet a cependant fait long feu. «Techniquement, ça a marché, mais on n’a pas atteint de masse critique», reconnaît Jean Lasar. Mais il en faut plus pour décourager celui-ci, qui a convaincu la commune de Differdange de continuer à travailler sur une autre version de l’app avec le programme MobiDiff. 

Cette nouvelle mouture de l’app a pour ambition d’inciter les quelque 800 employés communaux de la ville de Differdange à recourir à la mobilité douce (marche, vélo, bus, train, covoiturage) dans le cadre de leurs trajets domicile-travail et éviter ainsi l’autosolisme. «En moyenne, au Luxembourg, entre 70% et 75% des employés viennent au bureau avec leur voiture individuelle, ce qui est énorme», explique Jean Lasar. «Nous voulons faire en sorte que le taux d’employés de la commune de Differdange qui viennent au travail autrement qu’en voiture individuelle grimpe.» 

Lancement prévu en février 

Une alliance avec un nouveau partenaire technologique a cette fois été nécessaire pour analyser les modes de déplacement des utilisateurs. «Nous avons mis en place une plateforme et une app qui identifient les modes de déplacement des gens - avec leur consentement évidemment. Et, une fois le téléphone en poche, ils reçoivent une récompense au prorata des kilomètres parcourus en mobilité douce», explique Jean Lasar.  

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La commune de Differdange s’est quant à elle déclarée, «pour lancer le mouvement», prête à rembourser les commerçants qui acceptent de vendre leurs produits contre des survcoins. Mais le lancement en tant que tel du programme MobiDiff, prévu initialement en automne, est repoussé à février, «en raison d’un manque d’effectifs à l’administration communale de Differdange». Il faudra donc attendre encore un peu pour tenter cette nouvelle expérimentation, avec l’espoir de créer «des cercles vertueux» à partir de ces «écosystèmes locaux décarbonants». 

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