Pour le ministre de l'Éducation, il est évident qu'il ne lui appartient pas "d'éviter des faillites".

Le ministre de l'Education, Claude Meisch, a rencontré mercredi les députés membres des Commissions du Contrôle de l’exécution budgétaire et de l'Education, afin de leur fournir des explications sur le dossier "Science Center". Il a annoncé des mesures pour faire pression sur le président du Science Center, Nicolas Didier. Jusqu'à présent, ce dernier n'a pas fait un geste pour améliorer la gouvernance. A présent, le ministre ferme le robinet pour négocier. L'image des faits au Science Center serait à présent suffisamment claire, a dit Claude Meisch, "pour décider qu'en tout cas, cela ne peut pas continuer simplement ainsi et que nous avons résilié hier (mardi) la convention pour le fonctionnement du Luxembourg Science Center. Pas avec effet immédiat, mais comme le prévoit la convention avec un préavis de six mois."

Et cela en prévision de nouvelles négociations. Claude Meisch peut s'imaginer d'autres structures de gouvernance. "Jusqu'à un établissement public, c'est-à-dire une étatisation de l'activité." Ni lui ni les députés ne remettraient en question le succès du Science Center.

Malgré tout, le ministre mettrait bien le Science Center à la rue. Le "Léierbud", dans lequel est actuellement installé le Science Center à Differdange, appartient à la Fondation  Léierbud et à ce propos, Claude Meisch a déclaré: "Nous allons aussi proposer à la Ville de Differdange et à la Fondation d'aller vers une résiliation de cette mise à disposition. Cela afin de pouvoir négocier à nouveau si nécessaire."

En clair, cela signifie: "que nous voulons nous mettre en position de force par rapport à un partenaire de droit privé, pour arriver à un réalignement, afin d'une nouvelle fois ensuite pérenniser l'activité." A propos d'une éventuelle faillite des initiatives privées de Nicolas Didier, Claude Meisch a déclaré: "Ce n'est pas à moi de parler de faillites. Mais ce n'est pas à moi non plus d'éviter des faillites.

Quand on indique qu'auparavant Claude Meisch, en tant que maire de Differdange, s'est battu aux côtés de Nicolas Didier pour le Science Center et qu'il y a maintenant un manque de contrôle, car l'ASBL de Nicolas Didier a obtenu des subventions, sans que l'Etat soit représenté dans l'ASBL, Claude Meisch relativise. "Même si vous regardez maintenant, quand nous investissons là-dedans, ce n'est pas plus que quand nous subventionnons une grosse maison relais. [...] Nous avons des centaines de conventions dans le domaine socio-éducatif d'une envergure similaire à celle du Luxembourg Science Center, où nous ne sommes pas présents au conseil d’administration.

Mais il ne soutiendrait en aucun cas le développement si l'Etat n'était pas présent au conseil d'administration, affirme Claude Meisch. Il n'aurait plus eu de contact avec Nicolas Didier au cours des derniers mois.

"Il m'a présenté ses voeux pour le Nouvel An par SMS et j'ai fait de même en retour par SMS, à lui et à toute son équipe. Et à mon grand étonnement, il l'a exprimé, je pense, de manière si personnelle, comme s'il était au mieux avec le ministre et cela m'a conduit à interrompre définitivement tout contact."

Jusqu'à présent, l'Inspection générale des finances n'aurait trouvé aucun nouvel élément qui devrait être transmis au parquet, d'après Claude Meisch. Son audit devrait être achevé fin avril ou début mai. Claude Meisch reviendra alors devant les députés pour leur donner des explications.

A lire aussi:
"Science Center": Le parquet ouvre une enquête préliminaire
- Luxembourg: Quel avenir pour le Science Center?
Conflit d'intérêt: Le "Luxembourg Science Center" pourrait être contraint de fermer ses portes